C’est un thriller psychologique, et vous allez voir, c’est minutieusement bien écrit.Déjà, l’image est juste folle. On ressent vraiment la direction artistique de The Weeknd dans ce film. Une ambiance sombre, anxiogène, un cercle vicieux dont il n’arrive pas à s’échapper.D’où le titre « Hurry Up Tomorrow » : il est littéralement coincé dans une nuit sombre et sans fin.On commence direct par un plan-séquence : ça annonce bien la suite du film. On suit The Weeknd, mais surtout Abel, un jeune homme rongé par ses démons et son é, tout en étant terrifié par l’idée d’être abandonné.Les premières séquences sont montées de manière très rythmée, avec des effets stroboscopiques pour marquer la folle spirale toxique dans laquelle il est. C’est, selon moi, une très belle référence à Requiem for a Dream.Il y a énormément de mouvements de caméras, beaucoup de travellings circulaires (un peu trop d’ailleurs — j’ai franchement eu envie de vomir). La musique est super forte, carrément, la salle s’est mise à trembler.On était littéralement dans sa tête (comme quand t’as trop bu ou trop pris de drogue, quoi).Poussé par son producteur — et seul ami — qui le drogue pour lui faire croire qu’il est invincible (ce producteur est lui-même rongé par de tristes démons), Abel se met à perdre sa voix sur scène. Et au même moment, il croise le regard du personnage de Jenna Ortega (elle aussi rongée par une problématique similaire). Ce n’est pas un hasard du tout : Jenna, c’est littéralement le reflet des démons de The Weeknd. Un homme brisé, qui détruit tout autour de lui et ne e plus la célébrité.Terrifié par cette réalité, Abel en a marre : il décide de fuir. Mais pas seul, avec Jenna !Il e la nuit avec elle — youpi, tout est cool. Il se sent enfin libéré. D’ailleurs, à ce moment-là du film, le montage devient plus calme, il n’y a plus de gros mouvements de caméra. Il est enfin dans une vie "normale".Puis vient le matin… où tout n’était qu’illusion. Un rêve, finalement.Il repart à sa vie "normale", mais Jenna, elle, n’est pas d’accord. Elle veut l’aider — et surtout l’aider à affronter ses démons, donc à l’affronter elle, finalement.Il l’envoie chier totalement : elle le frappe, il tombe au sol… et là, MAIS ALORS LÀ…Il nous a plié un classique.Il se retrouve piégé dans un cauchemar, plein de références, notamment la plus connue : The Shining, qui traite aussi de la psychologie, mais surtout de la folie.Terrifié par l’abandon, il est littéralement seul dans une grande ville, puis il se retrouve nez à nez avec son démon — qui a une forme humaine, mais en même temps on ne sait pas trop ce que c’est.Puis vient le moment où il se "réveille" — et là, il est enchaîné. Comme un fou qu’on ne peut plus contrôler.Et donc on a Jenna, son démon on le rappelle, qui se met à le torturer. Mais elle le torture avec quelque chose de très précis : ses propres musiques !Ses textes sont remplis de tout ce qu’il fuit, de tout ce qui le fait souffrir. Ce sont des appels à l’aide que tout le monde écoute… comme des hits.Il est torturé par ses propres paroles, ses propres sentiments. Jenna lui crie constamment : « Sois sincère Abel ! Dis-moi la vérité ! »Mais en fait, Abel — The Weeknd, pour les intimes, si vous n’aviez pas compris — il est incapable de parler de ce qu’il ressent… sauf en chanson.Son démon va tellement loin qu’elle finit par tuer son producteur. Même si c’était un mec toxique qui lui faisait du mal, c’était la dernière personne encore là pour lui.Donc, en refoulant tout le temps ses démons, il finit par détruire — donc tuer — tout ce qu’il a autour de lui.Et c’est là, au bord de la mort, qu’il se met à chanter Hurry Up Tomorrow.Parce que oui : la seule manière pour Abel d’être sincère, c’est de chanter.Ce moment-là, on peut l’interpréter de plusieurs manières :– Soit il implore Dieu de pardonner ses péchés, et il est prêt à mourir ;– Soit il est avec un psychologue, et il décide enfin de parler de ses problèmes, qu’il est prêt à avancer, à se soigner.Après ça, il est détaché. Le lit où il était prisonnier prend feu — comme une sorte de purification ? On ne sait pas trop.Et là… GROS BANGER EN VUE.On quitte progressivement la chambre d’hôtel pour se retrouver… SUR LE PREMIER PLAN DU FILM.TOUT CECI N’ÉTAIT QU’UN RÊVE.TOUT CECI ÉTAIT SIMPLEMENT DANS SA TÊTE !En même temps, ce n’était pas si compliqué à comprendre si t’avais bien écouté l’album avant… et si tu savais traduire le titre du film.