La première chose qui m’a fait tiqué est le choix du format d’image 4/3. Avec un peu de recul j’imagine que l’on veut amener le spectateur au plus prêt du personnage mais il faut bien dire que la première impression est avant tout soit de l’amateurisme soit du snobisme.
Le deuxième chose qui gêne est la bande sonore qui est l’enregistrement brut du bruit de la ville, sans plus. Je suppose que, comme le choix du format d’image, on veut rendre la réalité de la vie vie du personnage. Vient assez vite les chansons d’artistes américains des années 60 et 70 (dont le Perfect Day de Lou Reed qui semble donner son titre au film) qui se calquent sur la bande sonore. Là aussi, la technique semble être un peu facile, plutôt factice, on a du mal à croire que ce cinquantenaire japonais ait uniquement ce genre de référence musicales.
La troisième chose est la répétition des journées de travail. Au début on accepte cette routine en se disant que c’est le placement du cadre de la narration. Mais très vite on guette les divergences entre chaque jour. Elles sont lentes à venir. Et on se perd entre le collègue de travail qui lui emprunte son petit van, la patronne du restaurant qui pousse la chansonnette (encore un tube américains des années 60 mais au moins en japonais, très belle voix), la partie de tic-tac-toe, la voisine de banc qui fait la tête, la nièce, etc..
Mais finalement il n’y a pas de récit à proprement parlé, juste une ambiance et un personnage. Soit.
Après une petite recherche, j’ai découvert que c’était The Tokyo Toilets qui était en fait le déclencheur de ce projet en demandant un documentaire montrant les belles toilettes de la ville. C’est le réalisateur qui a finalement décidé d’en faire une fiction.
Il faut noter une scène remarquable, à la toute fin, ce plan fixe et en gros plan sur le visage du personnage dans son petit van : on voit les émotions se succéder sur son visage (bravo l’acteur !). A y réfléchir, il y a une évidence dans ce long plan séquence, on ne pouvait pas terminer ce film autrement qu’an happant l’attention du spectateur dans la psyché du personnage.