Captain America: Brave New World semble, par son titre, se revendiquer de la dystopie politique telle que la science-fiction, et en particulier Aldous Huxley dans son roman homonyme, la conçoit. Cet horizon d’attente s’estompe rapidement tant le paysage du blockbuster Marvel apparaît désolé, abîmé par des lignes directrices qui font prévaloir la capitalisation sur la qualité esthétique, le format sériel sur le film à part entière. On ne peut qu’être saisi par la laideur d’un ensemble qui énumère des épisodes destinés, peut-être, à se voir segmentés pour une déclinaison en série, épisodes mis en scène avec approximation et gonflés au numérique comme on pique aux hormones les bœufs pour tromper sur leur masse musculaire. L’interprétation mécanique se justifie par l’écriture des personnages, pures fonctions de scénario à l’instar du scénario lui-même, simple où se croisent les fils narratifs d’autres histoires qu’il s’agit ici de confondre. Un faisceau d’invraisemblances dépourvu du moindre talent pour divertir.