Même si By the Stream, à l'heure où ces lignes sont écrites, n'est pas encore sorti en , ce n'est évidemment pas le dernier long métrage de Hong Hang-soo, ce stakhanoviste en ayant déjà tourné un autre. Spécialistes des variations sur ses thèmes de prédilection, le cinéaste coréen est fidèle à lui-même dans ce nouvel oups et, comme souvent, ce qui semble anodin pendant la projection, à savoir ces longues conversations et ces repas alcoolisés, finit par emporter l'adhésion, plus ou moins grande, selon les cas, à un charme évanescent, un peu flou, où les non-dits ont sans doute autant, sinon plus, d'importance que les mots échangés. Ainsi, pourquoi le personnage masculin, qui a eu son heure de gloire en tant que metteur en scène et acteur, est-il désormais déclassé ? On le devine mais sans en être bien certain. Sa nièce, conférencière, jouée par la délicieuse Kim Min-hee, possède aussi quelques zones d'ombre dans sa vie, de même que sa supérieure qui, comme les autres principaux protagonistes, mène une existence sans attaches sentimentales. La solitude, l'amertume, les ratages de l'existence, le temps qui e, mais aussi les liens intergénérationnels sont au cœur d'un film qui ne révolutionne pas la manière habituelle de Hong mais marque une évolution par petites touches, à laquelle on sera sensible, ou pas, selon ses affinités avec le style du réalisateur. Anguille (un met très apprécié dans le film) sous roche, il y a toujours mais sous une forme très personnelle qui semble se recycler en permanence d’œuvre en œuvre.